Édité par Kurokawa, le manga Remède Impérial – L’étrange médecin de la cour de Tohru Himuka, nous plonge dans un univers fascinant, inspiré de la Chine Antique. Dans l’Empire des Fleurs de Lune, la médecine moderne n’en est qu’à ses balbutiements et laisse place aux remèdes d’apothicaire et aux rituels mystiques.
Pourtant, il en faudra bien plus pour sauver Shiei, un jeune homme gravement blessé dans une course poursuite. Le sachant pertinemment Keiun se lance à la recherche d’un soigneur compétent. Sa quête le mène à Koyô Kaku, une jeune femme à la peau d’une blancheur éclatante, aux cheveux argentés, et aux yeux d’un bleu étonnant. Originaire d’une contrée lointaine, elle se présente comme un médecin de renom. Accompagnée de Shingdam, un mystérieux assistant, elle commence à peine à exercer ses talents. Pourtant, Keiun est impressionné par ses compétences et comprend qu’il doit la ramener à la capitale, envisageant déjà comment ces nouveaux savoirs pourraient lui être utiles.
Le scénario, qui présente un jeune prince cherchant à manipuler subtilement l’héroïne à des fins politiques, ne manque pas de rappeler le célèbre manga Les Carnets de l’apothicaire. Une ressemblance assumée par l’éditeur Kurokawa qui en a même fait un atout promotionnel. Cette similarité transparaît notamment dans le personnage de Koyô, qui rappelle par certains aspects l’adorable Mao Mao. Comme elle, Koyô est absorbée par un univers singulier et a des obsessions peu conventionnelles. Là où Mao Mao se passionne pour les poisons, Koyô est fascinée par les pectoraux saillants, qu’elle rêve de disséquer ! Elle affiche également un caractère bien trempé, particulièrement lorsqu’il s’agit de prouver ses compétences, et possède des connaissances qui pourraient bien bouleverser l’ordre établi.
Ainsi, la série plaira sans nul doute possible à ceux qui aiment Les Carnets de l’Apothicaire. Et bien que l’intrigue puisse pour l’instant sembler familière, Koyô, à la fois charmante et audacieuse, amuse et captive, tandis que les touches d’humour, habilement dosées, apportent une agréable légèreté.
Sur le plan visuel, le trait de Tohru Himuka séduit aussi. Les détails des costumes, des coiffures et de l’architecture sont finement réalisés, conférant une profondeur visuelle immersive. Certaines scènes, notamment celles où Koyô se lance dans une délicate opération, sont dynamiques et permettent de ressentir toute l’urgence de l’instant. Cette alternance entre calme et tension maintient le lecteur en haleine tout au long des chapitres.
Visuellement plaisant et narrativement fluide, le premier tome de Remède Impérial – L’étrange médecin de la cour se révèle particulièrement prometteur. Riche de 12 tomes à ce jour, la série a tout le potentiel nécessaire pour approfondir son intrigue.
L’édition française prolonge le plaisir de la lecture grâce à un travail soigné. La jaquette respecte la version japonaise tandis que les premières pages en couleurs sur un papier glacé ajoutent une touche d’élégance.