Avec Les 7 Chevaliers du Royaume des Marronniers, Nao Iwamoto signe un manga où se mêlent richesse culturelle, intrigues politiques et subtilités humaines. Alors que le premier tome est désormais disponible aux éditions Akata, le lecteur découvre un univers qui suscite curiosité et émerveillement.
L’histoire, teintée de l’atmosphère des contes chevaleresques, suit les aventures de sept frères affublés de noms aussi singuliers qu’amusants. Principalement responsables de l’intendance du château, déterminés à secourir la princesse avec panache si l’occasion se présente, ces chevaliers atypiques se retrouvent plongés au cœur de quelques tensions. Le Royaume des Marronniers, entouré de sept pays belliqueux, doit trouver des solutions diplomatiques pour apaiser les conflits.
Qu’il s’agisse du ton employé ou des noms héros, les premières pages évoquent une tranche de vie légère et cocasse. Pourtant, le récit dévoile rapidement une intrigue plus profonde, marquée par des enjeux politiques et quelques pistes scénaristiques qui éveillent notre intérêt.
Jouant avec les codes du voyage initiatique, l’autrice développe un monde richement construit, où chaque pays possède une identité qui semble aller de pair avec l’un des héros. Alors plutôt que de s’appuyer sur un protagoniste unique, Nao Iwamoto adopte un point de vue éclaté en accordant une attention égale à chacun de ses personnages. C’est ainsi qu’insomniaque part inévitablement pour le Pays des Longues Nuits, une contrée mystérieuse où la première mission diplomatique prend des allures de quête mystique…
Véritable invitation au voyage, l’histoire ne manquera pas de faire rêver et le style artistique de Nao Iwamoto s’y prête à merveille. Les décors, riches en détails, renforcent l’immersion dans cet univers luxuriant. Les paysages jalonnent le périple de scènes visuellement mémorables et embellissent chaque planche. Cependant, quelques faiblesses subsistent, notamment dans les scènes d’action où les combats à l’épée, trop figées, peinent à convaincre pleinement. Peu nombreuses, ces défauts ne ternissent pas l’ensemble, dont la qualité demeure attrayante.
Dès ce tome introductif prometteur, Les 7 Chevaliers du Royaume des Marronniers dévoile une œuvre empreinte de poésie et de mystère. A travers ses sept chevaliers hauts en couleur, une narration originale, un soupçon d’humour et l’ombre d’un drame politique, elle a tous les ingrédients pour séduire les amateurs de récits captivants et de fantasy. Si le potentiel esquissé ici se confirme dans les tomes suivants, cette série pourrait bien devenir une magnifique odyssée.