Débuté en 2023 au Japon, dans les pages du Mag Garde, le manga Fleurs & Dragons est désormais disponible aux éditions Komikku. Entre sentiments, jalousie et trahison, ce shojo signé par Machidori Sonoko et dessiné par Agewo, nous entraine dans un univers plein de magie.
Lotus est une fleuriste qui mène une vie misérable dans un petit village. Exploitée par sa tante qui l’a recueillie enfant, elle rencontre un jour Ricardo, un chevalier dragon ennemi, qui vient d’être capturé. Tombant éperdument amoureuse, la jeune femme et subjuguée par l’éclat immuable de ses yeux. À l’aube, lorsque les rues sont désertes, elle vient lui tenir compagnie, mais le héros de guerre ne fait que l’observer…
Serait-ce le début d’un amour à sens unique ?
Mêlant fantasy et romance, Fleurs & Dragons nous transporte dans un univers évoquant une Europe ancienne et idéalisée. Dès les premières pages, sans s’embarrasser d’une longue introduction, le récit nous plonge directement dans l’action, nous rapprochant immédiatement des personnages.
Elle brille par son innocence. Sa douceur et ses airs de Cendrillon la rendent attendrissante, lui conférant toutes les caractéristiques d’une héroïne de conte. Lui, souvent qualifié de monstre, dévoile une forme de bienveillance inattendue. Enfermé dans son mutisme, il évoque pourtant la figure d’un prince charmant. Leur idylle promet d’être captivante, mais le développement des sentiments, notamment ceux de Lotus, semble précipité. Si l’attirance immédiate de la jeune femme pour le chevalier est compréhensible dans le cadre d’une romance shōjo, l’évolution rapide de ses émotions, passant de la curiosité à un amour profond en seulement quelques rencontres, manque parfois de subtilité.
Quant aux dragons, leur rôle reste assez marginal malgré leur présence dans le titre. On s’attendrait à ce qu’ils jouent un rôle plus central dans l’intrigue, mais ils ne sont pour l’instant qu’un élément de fond, vaguement évoqué à travers la figure de Ricardo, sans pour autant marquer l’univers ou les enjeux du récit de façon significative. On espère que leur rôle sera étoffé dans les tomes à venir, et qu’ils incarneront davantage la dimension mythologique et épique qu’ils promettent.
Si les dragons restent en retrait, Agewo accorde une place centrale aux fleurs, autre élément magique de l’histoire, pour enrichir l’esthétique de ses planches. Dessinées avec minutie, elles apportent une dimension poétique à la série et ornent les cases, qu’elles soient créées par la magie de Lotus ou non. Bien plus que de simples ornements, elles contribuent à l’atmosphère enchanteresse. Symbolisant à la fois la fragilité et la résilience de l’héroïne, elles contrastent avec l’ambiance parfois sombre qui l’entoure. Au fil des chapitres, le lecteur découvre progressivement les enjeux du récit. Tandis que Lotus arrive dans un pays inconnu, son conte de fée semble s’assombrir. Le fossé entre le noble et la roturière se creuse à la fin de ce premier tome, pourtant celui-ci se clôt sur la promesse d’un triangle amoureux naissant, qui ne manque pas de piquer la curiosité du lecteur.
En conclusion, Fleurs & Dragons présente un premier tome prometteur, malgré quelques faiblesses narratives. On espère que le deuxième volume prendra le temps de mieux développer la relation entre Lotus et Ricardo, tout en donnant aux dragons la place qu’ils méritent dans cet univers magique.