Annoncé en décembre dernier, Scarlet, le nouveau film d’animation de Mamoru Hosoda, se dévoile à travers une première bande-annonce et une affiche promotionnelle.
Quatre ans après son dernier succès, le réalisateur revient avec une œuvre qui s’attaque de front à l’un des thèmes les plus universels et les plus sensibles : la vengeance.
Attendu dans les salles obscures japonaises pour le 21 novembre 2025, le film Scarlet sera le premier long-métrage de Mamoru Hosoda depuis BELLE.
Mamoru Hosoda : La création de Scarlet
« J’ai commencé à concevoir cette œuvre vers mars 2022.
En 2021, avec la pandémie de COVID-19, j’avais l’impression que le monde entier s’était uni pour affronter le virus. Pourtant, en 2022, alors que cette crise semblait toucher à sa fin, des guerres ont éclaté un peu partout, et j’ai eu le sentiment que la société semblait soudainement prendre un tournant inquiétant. Chaque jour, l’actualité nous montrait que notre quotidien était en train de s’effondrer. J’ai été profondément bouleversé en réalisant à quel point la vie, le monde qui nous entoure, et même cette paix que l’on croyait acquise, reposent sur un équilibre fragile.
Aujourd’hui, les gens du monde entier cherchent une réponse à une même question : comment vivre dans un monde qui n’est pas en paix ? Peut-être qu’il n’y a pas de réponse toute faite. Pourtant, chacun essaie désespérément de comprendre comment sortir des conflits, comment parvenir à vivre en sécurité. Si je devais faire un film aujourd’hui, je me suis dit qu’il devait affronter sincèrement ce sentiment d’urgence partagé. C’est ainsi qu’a germé l’idée de Scarlet.
En observant ce qui se passe dans le monde, j’ai eu le sentiment que naissent, les uns après les autres, des ressentiments profonds, des désirs de vengeance. Une vengeance entraîne une représailles. Et cette chaîne n’a pas de fin. Il faut à un moment trouver une manière d’en sortir. Mais ce n’est pas quelque chose dont on peut se libérer si facilement. Si, dans le film, le héros était acculé à devoir se venger — ou si nous-mêmes étions poussés dans une telle situation —, que serions-nous capables de faire ? Même si l’on comprend intellectuellement qu’il faut briser ce cycle de vengeance, est-ce seulement possible sur le plan émotionnel ? C’est une question que je me suis sentie obligé d’affronter. C’est ce qui m’a poussé à faire une histoire centrée sur la vengeance. »
Mamoru Hosoda
