A première vue, l’intrigue de Jujutsu Kaisen ressemble à d’autres shônen, visionnés un million de fois auparavant. Toutefois, la série s’inspire de ses illustres prédécesseurs et affine parfaitement la formule.
Yuji Itadori est un vaurien puissant, désemparé, mais avec un cœur d’or qui le pousse à lutter contre de dangereuses créatures. A première vue, il incarne donc un héros shônen typique, destiné à plaire aux jeunes garçons de manière classique.
Son mobile diffère pourtant des protagonistes traditionnels. Si dans Naruto, Hunter x Hunter, Black Clover ou One Piece, l’objectif général est de devenir plus fort, Jujutsu Kaisen nait du malheur. Un peu comme Tanjirô dans Demon Slayer, Itadori n’a d’autre choix que de poursuivre sa voie.
Contraint par la possession de Sukuna et animé par deux ambitions, celle d’aider les gens et l’idée selon laquelle chacun mérite une mort convenable, il tente de concilier ses idéaux à la nature écrasante de la vie moderne.
Cette vision, un brin pessimiste, selon laquelle tout le monde ne peut être sauvé, est portée par plusieurs personnages du casting, comme Kugisaki. Loin de jouer le rôle de demoiselle en détresse, la seule fille de trio principal, possède un juste équilibre entre féminité et force, n’hésitant pas à contredire la vision idéaliste du héros.
De manière générale, les personnages sont attachants et alors que le scénario aurait pu s’avancer paresseusement vers le cliché du triangle amoureux, il n’en est rien et heureusement.
La série se place donc dans la lignée des « dark fantasy » à l’image de Death Note et Promised Neverland. Les codes du shōnen y sont réellement transcendés par la noirceur de son essence mais aussi par la maîtrise graphique de l’œuvre d’origine.
La direction artistique, fluide et dynamique, offre des combats qui méritent des éloges. Alors que les fléaux sont répugnants à bien des égards, leur extermination, elle, est un délice. Les ambiances sont parfaitement maitrisées, alternant avec aisance et fluidité, l’humour et le sérieux, tandis que le tout est sublimé par une animation réussie.
En conclusion, Jujutsu Kaisen conviendra parfaitement aux amateurs de shônen, notamment ceux qui ont aimé Bleach, dont le mangaka s’est inspiré pour créer son œuvre.
La frénésie du scénario provoque un appétit dévorant et sans qu’on ne s’en rende compte, les 24 épisodes sont très rapidement engloutis.