Nouvelle série proposée par Ankama, le manga Urbance est signé par Joël Dos Reis Viegas, graphiste, storyboarder et designer qui s’essaie pour la première fois au manga et le fait avec brio !
Influencé par la crise du Covid, cette histoire s’inscrit dans un futur relativement proche où virus affecte l’ensemble de la population. Tout rapport sexuel est formellement interdit car mortel. Sur une île enclavée, les clans masculins de Junk Town et les clans féminins de Tech City s’abstiennent donc de tout contact et se considèrent comme de farouches ennemis. S’ils sont conditionnés pour se détester, l’apparition d’une drogue simulant l’orgasme est sur le point de rompre le statu quo…
Urbance s’installe donc à la croisée des genres et n’est pas s’en rappeler New York 1997, l’ambiance violente des jeux Streets of Rage, mais aussi Roméo et Julliette grâce aux personnages principaux, deux dissidents de sexes opposés qui se retrouvent mêlés à une guerre de clans sans merci…
Connaissant ses classiques, l’auteur parvient à les remixer à sa manière pour donner naissance à un univers rythmé où évoluent des personnages hauts en couleur. Sur fond de musique électro, ce tome introductif prend le temps de développer le contexte tandis que se dévoilent les deux côtés du mur. Si la situation semble bien plus confortable du côté des hommes, là où les femmes semblent embringuées dans des sororités aux allures militaires, l’atmosphère se veut globalement nerveuse et anxiogène.
Pourtant, la série ne se départit pas de la chaleur qui se reflétait dans les premières pages en couleur. Tandis que les teintes roses et bleues renforcent la dichotomie, le trait vif et fluide des premières cases permet de donner l’élan nécessaire pour poursuivre la lecture.
Mettant le dessin en avant, Joël Dos Reis Viegas propose ainsi sa propre version du manga sans chercher à imiter les titres japonais. Grâce à ses plans cinématographiques, son dynamisme et son dessin très personnel, l’artiste propose ainsi un manga original qui conviendra pleinement aux amateurs de séries futuristes et dystopiques.
Remerciements à Ankama pour l’envoi d’un exemplaire.