Édité par Mangetsu en France, “The Blue Flowers and the Ceramic Forest” est un manga signé par Yuki Kodama. Terminé en 10 tomes, il fut dessiné entre 2018 et 2022 et prépublié dans le magazine Flowers des éditions Shôgakukan.
Installée dans la petite ville de Hasami, nichée dans la préfecture de Nagasaki, cette tranche de vie nous propose de découvrir un univers pittoresque : celui de la poterie japonaise. Particulièrement connue pour son artisanat, la région abrite de nombreux ateliers et c’est précisément dans l’un d’entre eux que travaille Aoko, 31 ans, une jeune femme passionnée par son métier.
Un jour, l’équilibre de son environnement est cependant bouleversé par l’arrivée de Tatsuki, un employé venu de Finlande pour parfaire son apprentissage. Alors qu’une possible idylle prend racine, le scénario présente un binôme que tout oppose. Elle, vivante, lumineuse, adore la peinture et les motifs. Lui, sombre, taciturne, ne jure que par le blanc.
© 2018 Ao no Hana Utsuwa no Mori © Kodama Yuki / Shôgakukan
Derrière un couple d’apparence plutôt classique, Yuki Kodama propose en réalité un début de romance tout en nuances. Loin d’être dichotomique, le binôme se révèle plus subtil qu’il n’y paraissait, puisque c’est de l’union de leur talent respectif que pourra naitre des pièces fantastiques.
Maitrisant parfaitement l’écriture de ses personnages, la mangaka nous fait de découvrir tout l’univers de la céramique à travers eux. Avec beaucoup de délicatesse et un dessin raffiné, elle transmet ainsi de nombreuses informations sans pour autant alourdir le récit. Entre poésie et émotion, mystère et humour, celui-ci nous fait miroiter une série des plus envoutantes et met à l’honneur ces petits artisans qui insufflent une partie de leur âme dans leurs créations.
Du côté de l’édition, Mangetsu propose un très bel ouvrage et une couverture qui attire immédiatement le regard. Celle-ci reprend le bleu caractéristique de Hasami, tandis que ses motifs sont mis en valeur grâce un vernis sélectif. A l’intérieur, le papier souple et opaque permet une très bonne qualité d’impression. La traduction de Mathilde Vaillant se prête parfaitement à l’ambiance.
En conclusion, “The Blue Flowers and the Ceramic Forest” est un josei qui ravira les amateurs de tranche de vie mature, portées par des personnages adultes. Qu’il s’agisse de poterie ou de sentiments, le lecteur s’émerveille à la découverte d’une série aussi touchante qu’originale. Et finalement, même si le sujet est très spécifique la narration limpide et la beauté du trait permettent de pleinement s’immerger dans l’histoire.